La salubrité des aliments est importante pour vous et moi, mais est-ce important pour Santé Canada? Nous ne sommes pas convaincus.  Pourquoi pas?  Nous avons été dans une bataille David contre Goliath avec eux depuis 2017 en ce qui concerne leur approche réglementaire vers la salubrité des aliments,, et avons deux observations de base. Premièrement, à notre avis, Santé Canada n’a pas respecté l’intention ou la lettre de la loi. Deuxièmement, la conduite du régulateur a posé problème.

Cet article fournit des détails sur ces deux points. En ce qui concerne le premier point, il explique comment, dans notre dossier, Santé Canada n’a pas effectué une solide évaluation des risques, n’a pas été transparent et a retardé le dossier de plus d’une décennie.

Sur le deuxième point, cela montre que le régulateur: n’a pas été franc sur le processus, n’a pas fourni les documents pertinents, n’a pas fourni les qualifications des scientifiques évaluateurs et a travaillé pour contrer plutôt que pour examiner correctement les objections qui ont été présentées.

Notre Histoire

Nous sommes Safe Food Matters Inc., une société canadienne à but non lucratif qui fait la promotion de la santé publique et de l’environnement par l’éducation et la promotion de l’engagement du public sur les questions de salubrité des aliments.  Nous avons commencé cette bataille en déposant un avis d’opposition (NoO) à Santé Canada lorsqu’il a décidé en 2017 d’autoriser l’utilisation du glyphosate au Canada au moins jusqu’en 2032 – un renouvellement de 15 ans et plus.

Santé Canada (SC) a mis 18 mois à examiner notre objection (ainsi que les sept autres objections qui ont été déposées) et les a toutes rejetées en janvier 2019.  SC a déclaré que les objections ne soulevaient pas de “doute scientifiquement fondé” (Doute SF) sur l’évaluation qu’ils avaient menée sur les risques du glyphosate.

Nous et les autres groupes n’avons pas été informés que nous devions soulever un “doute scientifiquement fondé”.  Pourtant, nous pensions avoir soulevé des préoccupations valables au sujet de l’évaluation des risques, alors en février 2019, nous avons déposé un contrôle judiciaire devant la Cour fédérale pour faire valoir notre cause. Le juge de la Cour fédérale a rejeté notre affaire en janvier 2020, en désaccord avec nos arguments sur la portée et le contenu du Doute SF.

Nous avons maintenant déposé devant la Cour d’appel fédérale du Canada, au motif que la juge a commis une erreur dans son interprétation du Doute SF.  Nous demandons que le jugement inférieur soit annulé. Nous demandons à la Cour d’appel de conclure que nous avons en effet  soulevé le Doute SF. Si la Cour d’appel fédérale est d’accord, nous demanderons la création d’une une commission d’examen indépendant chargé d’examiner certains aspects de l’évaluation des risques liés au glyphosate. Pourquoi? L’établissement d’une commission d’examen est autorisé si un NoO soulève un doute SF et que l’avis d’une commission d’examen aiderait.

Les Ami(e)s de la Terre, Environmental Defence et la Fondation David Suzuki se joignent à nous en tant qu’intervenants à la Cour d’appel fédérale. Ecojustice les représente.

Détails sur les deux raisons

Nous ne pensons pas que la salubrité des aliments importe beaucoup pour Santé Canada (SC) en raison de ce que nous avons vu dans notre propre cas et de ceux des autres opposants: nous ne pensons pas que SC a suivi l’intention ou la lettre de la loi, ou s’est comporté d’une manière le public canadien et les législateurs s’attendent à.  

1.  N’a pas suivi l’intention ou la lettre de la loi
a) La loi

Le glyphosate est un pesticide. Les pesticides sont conçus pour tuer (insectes ou mauvaises herbes) et par leur nature même sont dangereux. Ils relèvent de la Loi sur les produits antiparasitaires (la “Loi”) et sont réglementés par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), une division de Santé Canada.

L’ARLA est censée s’assurer que les risques posés par les pesticides sont « acceptables », en ce sens qu’il existe une “certitude raisonnable de ne pas nuire” à la santé humaine, aux générations futures et à l’environnement (Loi s. 2(2)).  Le régime de la Loi énonce trois façons principales d’assurer le “risque acceptable”:

  1. Des évaluations rigoureuses des risques qui s’appuient sur une base de renseignements fondés scientifiquement;
  2. Transparence afin que le public puisse examiner les évaluations des risques et la science qui les sous-tend;
  3. Examen obligatoire des principaux pesticides tous les 15 ans afin de s’assurer que les risques sont toujours acceptables
b) Ce que l’ARLA a fait

Nous croyons que l’ARLA a échoué sur les trois chefs d’accusation dans son évaluation du glyphosate en 2017.

Pas une évaluation des risques solide

En ce qui concerne le point 1, nous sommes d’avis que l’évaluation des risques du glyphosate faisait défaut. Une évaluation solide des risques examinerait tous les risques qui découlent du produit chimique. Il serait fondé sur des renseignements et des études scientifiques exacts et des plus récentes, et appliquerait une pondération appropriée à l’information. Il utiliserait des méthodologies actuelles et saines.

De notre point de vue, ces critères n’ont pas été respectés.  L’une de nos préoccupations était que l’évaluation n’examinait pas un risque particulier, le risque qui survient lorsque le glyphosate est utilisé comme agent de dessication. La dessiccation, c’est lorsque le producteur pulvérise du glyphosate directement sur la culture alors qu’il est presque prêt à être récolté.  Des études montrent que cette pulvérisation “pré-récolte” fait en sorte que le glyphosate se déplace et se concentre à des niveaux élevés dans les fruits, les haricots et les grains de la culture que nous mangeons. L’ARLA n’a pas examiné ce risque.

De plus, l’évaluation du glyphosate dans le régime alimentaire canadien était fondée sur des données périmées et inexactes et utilisait une méthode plus ancienne.  Elle était basée sur ce que les Américains mangeaient dans les années 1990, et non sur ce que les Canadiens mangent dans les années 2010. Cela n’a pas tenu compte de l’augmentation massive de la consommation de légumineuses par les Canadiens (qui sont desséchées) au cours des dernières années. Elle a également utilisé une version plus ancienne du modèle d’évaluation des risques alimentaires (DEEM) que celle qui était disponible pour l’ARLA à l’époque.  (SC admet même dans son propre document qu’il y a des problèmes avec son approche des évaluations des risques alimentaires).

Pas transparent

En 2009, l’ARLA a publié le document “Participer au processus canadien de réglementation des pesticides “.  Elle a dit qu’elle voulait que le processus soit transparent afin que le public puisse participer de façon significative.  Un registre public était censé fournir des citations à la recherche utilisée dans les évaluations.  Le public était censé être en mesure de consulter les données confidentielles des tests examinées par l’ARLA dans les évaluations des risques.  Les deux se sont avérés être un échec lamentable.

Premièrement, le registre public n’est pas transparent au sujet de la recherche utilisée.  Les citations énumérées à la fin de l’évaluation préliminaire des risques de l’ARLA sur le glyphosate (appelée PRVD 2015-01) comprennent des recherches non publiées, de sorte qu’elles ne peut pas être vues. En outre, la liste comprend cette déclaration, qui indique clairement que la liste est incomplète:

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES PUBLIÉES

Remarque : Seules les études publiées dans le PRVD sont énumérées ci-dessous; une liste complète des renseignements publiés pris en considération dans la réévaluation est disponible sur demande.

Le public n’a pas non plus été en mesure d’examiner les données confidentielles du test pendant le délai du processus d’évaluation des risques.  L’ARLA n’a ouvert la salle de lecture sur le glyphosate qu’après période allouée pour déposer un avis d’opposition!  Lorsque certains opposants l’ont souligné, ils ont été autorisés à présenter leurs objections plus tard, mais ce n’était évidemment pas juste.

Et la transparence n’était accessible qu’à ceux qui se trouvaient à Ottawa ou dans ses environs.  La raison en est qu’il faut se rendre au siège de l’ARLA à Ottawa pour voir les études.  Les copies ne peuvent pas être prises. Un affidavit doit être signé.  L’ARLA déclare qu’elle “est consciente que cela peut être lourd pour certains demandeurs et qu’elle étudie des solutions de rechange pour l’avenir qui pourraient permettre la consultation des données par d’autres moyens (par exemple, salles de lecture satellite, portails sécurisés, etc.)”. Trop peu trop tard.

Pas un cycle d’examen de 15 ans: 39 ans pour l’examen!

Le glyphosate a été enregistré au Canada en 1976. L’objectif du régime législatif (comme le montrent les débats parlementaires) était que les pesticides plus anciens soient réévalués 15 ans après leur enregistrement.  Malheureusement, la Loi (p. 16(2)a)) stipule que la réévaluation doit être amorcée tous les 15 ans.   Dans le cas des très anciens pesticides homologués avant 1995 (comme le glyphosate), la Loi exigeait que la réévaluation soit amorcée au plus tôt le 1er avril 2005 (p. 16(2)b)).

L’ARLA ne s’est pas conformée à la Loi et n’a pas entamé une réévaluation avant le 1er avril 2005.  Le dossier montre un courriel interne de SC de 2006 indiquant que la réévaluation avait été commencée en 2006, mais un courriel de suivi indiquai:

“L’ARLA ne s’est pas conformée à la Loi et n’a pas entamé une réévaluation avant le 1er avril 2005.  Le dossier montre un courriel interne de SC de 2006 indiquant que la réévaluation avait été commencée en 2006, mais un courriel de suivi indiquait”.

Elle a en effet été reportée à 2009, et ce n’est qu’en 2015 que la décision de réévaluation « proposée » a été publiée par l’ARLA — une décennie après le 1er avril 2005.  Deux ans plus tard, en 2017, la décision finale de réévaluation a été publiée (RVD2017-01).

2.  Conduite de l’ARLA

Notre deuxième raison de croire que la salubrité des aliments n’a pas d’importance pour Santé Canada est la conduite de l’ARLA tout au long de ce processus d’opposition.  Il y a eu des problèmes: la procédure n’étant pas claire;  ne pas fournir de documents; avec l’absence de divulgation sur les qualifications; et avec l’examen des objections.

a) Problèmes de procédure : Ne pas être franc

L’objectif de transparence de la Loi veut que le public participe au processus d’évaluation des risques.  Les commentaires du public peuvent signaler des problèmes liés au processus et des nouveaux renseignements qui n’ont peut-être pas été pris en considération.

Pour participer, le public doit connaître les règles du jeu. Mais dans le cas du glyphosate, l’ARLA n’a pas dit au public qu’elle devait soulever un “doute scientifiquement fondé” sur la validité de la réévaluation.  Il n’est pas mentionné dans les publications des décisions de réévaluation proposées et finales, PRVD2015-01 et RVD 2017-01.  Le libellé est énoncé dans le Règlement sur les commissions d’examen, mais de nombreux opposants n’étaient pas au courant de ces règlements ou pensaient qu’il s’agissait d’autre chose que le contenu requis pour une objection.

Cette perception a été soulignée par l’ARLA. Charles Smith, membre de l’ARLA (agent principal de coordination des sciences, Direction de l’enregistrement, qui semblait être la personne ressource pour communiquer avec les opposants) a dit à l’un des opposants:

“Le Règlement traite de l’application de [la Loi] et non du processus par lequel les soumissions ou les demandes sont effectivement examinées”.

L’ARLA a finalement informé les opposants du règlement le 11 janvier 2019 lors d’un appel téléphonique.  C’était la date à laquelle l’ARLA a rejeté les objections : c’était 18 mois après le dépôt des objections. Trop peu, trop tard.

b) Ne pas fournir de documents

Au cours de l’affaire judiciaire, nous avons vu une référence dans le dossier de l’ARLA à un projet de document de discussion rédigé par l’ARLA. Le document traitait de plusieurs critères pour trouver ce “doute scientifiquement fondé sur la validité des évaluations”.  Le dossier de l’ARLA était censé contenir tout ce qui était pertinent, alors nous avons pensé qu’ils avaient juste manqué de le mettre au dossier au niveau des tribunaux inférieurs.  Mais lorsque nous avons demandé qu’il soit inscrit au compte rendu de l’appel, ils ont refusé.  Nous avons dû aller au tribunal pour le demander, mais nous n’avons pas réussi.

Un deuxième document que nous considérons pertinent figurait dans un dossier fourni à un autre objecteur en vertu d’une demande d’accès à l’information.  Il contenait un échange de courriels qui parlait du libellé de la réponse de l’ARLA à notre objection.  Il montre que le libellé de la version finale que nous avons reçue a changé.  Encore une fois, cela ne nous a pas été fourni.

Un troisième document était une étude clé sur les “haricots blancs”. Cette étude de 1992 a constitué toute la base pour permettre la pulvérisation de glyphosate sur les pois chiches.  Il montre que la pulvérisation sur ces cultures n’a jamais été regardé, plutôt ce “haricot blanc” a été utilisé comme approximation pour les pois chiches.  Il montre également que les examinateurs avaient certaines préoccupations au sujet de cette étude. Nous avons demandé une copie de l’étude, et l’ARLA a dit qu’elle allait arriver, mais nous ne l’avons jamais fournie — jusqu’à ce que nous s’en rendions au tribunal. Il est apparu dans le dossier qu’ils nous ont fourni.

c) Ne pas fournir les qualifications des évaluateurs scientifiques

Le 11 janvier 2019, Santé Canada a publié un communiqué de presse indiquant qu’il rejetait les huit avis d’opposition. Le communiqué de presse comprenait cette déclaration:

“Pour s’assurer de l’impartialité de l’évaluation des renseignements, Santé Canada a choisi un groupe de 20 de ses scientifiques qui n’avaient pas participé à la réévaluation de 2017”.

L’une des objecteuses, Mme Josette Wier, a demandé les qualifications de ces 20 scientifiques (entre autres).  Après de nombreux échanges de courriels et reformulations, elle a clairement fait sa demande:

“Ma question demeure au sujet des qualifications requises par Santé Canada/ARLA pour la définition d’un “scientifique”, en particulier pour l’évaluation de la littérature scientifique associée à l’évaluation du glyphosate”.

Josette Wier

À ce jour, l’ARLA n’a pas fourni les qualifications requises par l’ARLA pour les scientifiques impliqués dans l’évaluation du glyphosate. Elle a déclaré qu’elle « emploie un large éventail de scientifiques » et l’a renvoyée aux normes générales de qualification pour l’administration publique.

La jurisprudence sur ce point stipule ce qui suit:

“Les exigences et qualités requises pour un poste sont en effet établies par l’institution fédérale, et leur divulgation au public répond aux objectifs de la législation fédérale concernant l’accès à l’information, soit accroître la transparence du gouvernement, aider le public à se former une opinion éclairée et favoriser une société ouverte et démocratique. (Nault c. Canada 2011 FCA 263, [2013] 2 FCR 491).

Il n’est même pas clair que vingt scientifiques ont participé à l’examen réel des NoOs, ce qui signifie en fait travailler “sur le dossier” en tant que “évaluateurs”. Il ressort du dossier que seulement huit personnes se sont réunies en juin 2018 sur la question de la réponse aux NoOs. Une lettre récente envoyée à Mme Wier par le Commissaire à l’information de SC ne mentionne que “huit personnes impliquées dans la réinscription du glyphosate”.

Après que Mme Wier ait posé des questions au sujet des scientifiques, des courriels internes de SC ont remis en question le numéro vingt, indiquant:

“Nous n’avions qu’un seul évaluateur principal de l’EAD [Direction de l’évaluation environnementale] dans le dossier……, mais si le nombre stipulé par l’agences est 20, d’autres personnes de l’EAD ont-elles été incluses? Cela semble être beaucoup de gens pour ce dossier.  Je pensais peut-être que les noms d’un pair examinateur ou de contributeurs mineurs de l’EAD auraient pu être transmis à quiconque a préparé la liste des noms. Pourriez-vous s’il vous plaît laissez-moi savoir qui est sur la liste de l’EAD?”

La réponse était simplement : “Quant au nombre, oui, il comprenait des pairs examinateurs et des chefs de section”. Ailleurs, la même personne a répondu qu’il y avait un nombre “indéterminé” d’employés de Santé Canada, y compris des évaluateurs principaux, des chefs de section et des directeurs de section.   Les examinateurs par les pairs, les chefs de section et les administrateurs ne sont pas des évaluateurs.

Nous croyons que la divulgation de ces renseignements fait partie intégrante du processus d’évaluation des risques. En Europe, il existe tout un ensemble de règles à cet égard, y compris la règle selon laquelle “les procédures utilisées pour la sélection des experts doivent être transparentes et appliquées de manière cohérente”.

d) Rejeter plutôt que de se demander si les objections soulevaient le Doute SF

En réponse aux diverses objections du glyphosate, il semble que l’ARLA se soit concentrée sur le rejet plutôt que sur l’examen de la question de savoir si les objections soulevaient le doute  scientifiquement fondé.   Les notes internes de (des) réunion(s) montrent que lorsqu’on examine bon nombre des objections, l’accent était mis sur la recherche du libellé qui convient pour rejeter les objections (des réponses antérieures, d’autres produits chimiques, d’autres organismes de réglementation). Diverses tactiques ont été utilisées pour rejeter les objections.  Par exemple, l’ARLA ne répondrait pas aux points soulevés ou favorisait mal caractériser les points afin qu’ils puissent être rejetés.

L’ARLA a utilisé une tactique en particulier à plusieurs reprises.  Dans sa réponse à un objecteur, il dirait d’abord : “Nous n’avons pas examiné cette question ou ce risque particulier dans l’évaluation des risques”, puis passer à autre chose et prétendre examiner la question ou la risquer dans sa réponse à l’objecteur.   Mais la place appropriée pour une telle analyse était dans l’évaluation des risques, pas dans ces réponses. À notre avis, le fait que l’ARLA ait fourni une analyse “après le fait” montre qu’il y avait une lacune dans l’évaluation initiale.

 Voici Trois exemples sont présentés ci-dessous.

Exemple 1 : L’impact du glyphosate sur le microbiome humain

Un objecteur s’est inquiété de l’examen par l’ARLA de l’impact du glyphosate sur l’intestin humain, ou microbiome. Elle a indiqué que l’examen était inadéquat, en ce que:

“Il n’y avait absolument aucune preuve scientifique présentée pour indiquer que des études indépendantes ont exclu un impact sur le microbiome ou que de telles études ont même été entreprises”.

La réponse de l’ARLA indique qu’elle n’exige pas d’études sur le microbiome (NOUS N’ÉVALUONS PAS CE RISQUE), même si la Loi permet à l’ARLA de demander à l’entreprise de produits chimiques de fournir des données supplémentaires pour l’évaluation des risques, et si ce n’est pas le cas, le ministre peut retirer le pesticide du marché.

L’ARLA a ensuite examiné la question elle-même et l’a rejetée. Elle a dit qu’elle cherche des signes de toxicité sur l’intestin, et à l’ARLA c’est “considéré comme protecteur des effets potentiels sur le tractus gastro-intestinal”.  À notre avis, il ne s’agit pas d’une réponse satisfaisante si des problèmes peuvent survenir dans l’intestin qui peuvent ne pas être associés à la toxicité dans l’intestin.

D’autres opposants ont soulevé la question du microbiome, et encore une fois l’ARLA a examiné la question elle-même et l’a rejetée.  Les opposants ont souligné huit études sur les animaux dans la salle de lecture qui montraient des signes d’effets de microbiome chez les animaux, et ont indiqué qu’une étude plus approfondie était nécessaire.  L’ARLA a répondu qu’il y avait des renseignements sur l’impact sur l’intestin fondés sur des études “in vitro” (c’est-à-dire des études dans un tube à essai ou un plat de laboratoire), mais a ensuite rejeté la question en indiquant que les preuves d’études “in vivo” (c’est-à-dire des études sur les animaux) sont très limitées et non concluantes.

Ainsi, même s’il y avait des preuves d’un problème preuve (in vitro), la société chimique n’a pas été sollicitée pour obtenir des renseignements “in vivo”.

L’ARLA a également rejeté la question avec le même type d’explication de “toxicité intestinale” fournie ci-dessus.  Elle a indiqué que les doses au Canada sont inférieures à celles qui causent la toxicité du système et que les doses “sont donc protectrices des effets potentiels du tractus gastro-intestinal”.

Exemple 2 : Glyphosate Chélates les Minéraux/Métaux

Des opposants ont soulevé le point que le glyphosate chélate (lie avec) les minéraux vitaux dans le sol et les plantes, ce qui pourrait conduire à l’épuisement des minéraux essentiels et / ou la mobilisation de certains métaux toxiques dans le sol et les plantes, y compris peut-être le cadmium qui a été trouvé dans le blé.

L’ARLA a répondu par “L’ARLA n’évalue pas actuellement le risque du potentiel de chélatation des pesticides” (NOUS N’ÉVALUONS PAS CE RISQUE).   Elle a poursuivi avec la déclaration “toutefois, les informations fournies dans le NoO concernant ce commentaire ont été examinées afin de déterminer si elles fournissent des éléments de preuve convaincants ayant une incidence sur la validité du document d’évaluation des risques du glyphosate”. Elle a conclu que la seule étude fournie n’était pas convaincante, puis ARLA examiné la question elle-même et l’a rejetée.  Elle a fourni sa propre explication selon laquelle “on ne s’attend pas à ce que le glyphosate affecte de manière significative l’absorption des métaux par les plantes dans la plupart des situations”.

Exemple 3 : Impact du glyphosate sur le sol

Des opposants ont soulevé des inquiétudes du fait que « l’ARLA n’ait pas tenu compte des preuves des effets du glyphosate sur les microbiomes du sol ». L’ARLA a répondu par sa déclaration précédente : “L’ARLA n’évalue pas les risques pour les micro-organismes du sol” (NOUS N’ÉVALUONS PAS CE RISQUE).

Toutefois, l’ARLA a ensuite fait la même déclaration que ce qui précède, à savoir qu’elle a examiné les renseignements fournis dans le NoO pour déterminer s’il fournissait “des éléments de preuve convaincants ayant une incidence sur la validité du document d’évaluation des risques du glyphosate”.  Il a ajouté : “D’autres sources d’information ont également été consultées, pour obtenir l’exhaustivité”.

L’ARLA a ensuite pris sur elle de pourvoir huit paragraphes, la réponse la plus longue pour l’une ou l’autre des objections, afin de contrer activement les éléments de preuve présentés dans l’objection. Les preuves des objecteurs ont montré des effets néfastes du glyphosate sur les espèces microbiennes et les communautés individuelles, et l’ARLA a même convenu que le glyphosate affecte des espèces individuelles et “pourrait provoquer un changement dans l’assemblage du microbiome du sol” . Mais l’ARLA a ensuite fait état d’autres études qui suggèrent que certains sols ne sont pas touchés et que certaines activités du sol peuvent ne pas être ou ne sont pas affectées.

Lorsque l’ARLA a examiné les études fournies par les opposants, elle n’était pas en désaccord avec eux. Elle a même convenu qu’un groupe particulier d’études “indiquait que le glyphosate avait des effets néfastes sur la nutrition minérale, les espèces microbiennes/communautés et les activités microbiennes dans le sol de la culture GR [résistant aux glyphosates]”.   Pour nous, cela semble soulever un doute fondé sur des études scientifiques qui méritent un examen plus approfondi.

Mais au lieu de cela, l’ARLA a contrecarré le doute par « un examen de la littérature de plus de 8 000 articles pertinents examinés par des pairs (Duck et Lydon, et al, 2010) » qui n’étaient pas d’accord. (Même si, dans sa réponse sur une autre objection, elle a discrédité l’information d’articles de révisions parce que « les articles de révision eux-mêmes, ne sont pas des études réelles, mais un résumé de plusieurs études individuelles »).

L’ARLA a décrit cela comme une situation de “résultats contradictoires”, puis a pris sur elle de fournir une explication pour “ces résultats contradictoires sur les effets de l’exposition au glyphosate sur le microbiome du sol”.  L’explication a conduit l’ARLA à rejeter l’objection.

Résumé des exemples

À notre avis, le doute scientifique requis a été soulevé dans chacun de ces trois exemples par le fait même que l’évaluation n’a pas évalué ces trois risques qui avaient une base scientifique.  À notre avis, le comité d’examen indépendant aurait dû être formé.

Au lieu de cela, l’ARLA a pris sur elle-même de faire le travail du groupe spécial indépendant, sans avoir la preuve scientifique qu’un tel groupe spécial exigerait.  Elle a fourni des explications (“il n’est pas prévu”, “est considéré comme protecteur”) sans avoir de données.  Elle a trouvé des preuves de science contradictoire, incorporé des études pas précédemment considérées, et a même eu recours à des revues de littérature qu’elle avait ailleurs discréditée. Et puis elle est venu à ses propres conclusions et a rejeté les objections.

Ce n’est pas ce que la Loi ou les législateurs avaient à l’esprit. Si c’était le cas, quand un comité d’examen pourrait-il être créé?

Conclusion: La salubrité des aliments et d’autres zones à risque nécessitent une amélioration

Étant donné que la salubrité des aliments est importante, nous travaillons dans le système judiciaire pour amener l’ARLA à effectuer des évaluations appropriées des risques liés aux pesticides qui affectent nos aliments.

Nous espérons améliorer les processus d’évaluation des risques et d’opposition qui peuvent être appliqués dans d’autres domaines où il y a des risques pour notre santé, des risques pour l’environnement et des risques pour les générations futures.  Parce que nous vivons dans un monde à haut risque;  maintenant, peut-être plus que jamais.

S’il vous plaît nous supporter et aidez-nous à couvrir nos frais juridiques dans notre bataille David contre Goliath.

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